L'orphelinat des causes (ou les diviseurs et le multiplicateur)

Notre mouvement unitaire s'est construit en rassemblant les anti- libéraux, notamment ceux du PCF et de la LCR, et aussi ceux d'autres partis ou hors partis. Mais notre rassemblement est vivant. Il évolue. Après la reculade de la LCR, la trahison du PCF, le retrait de PRS et des républicains, la dynamique créée par l'appel à José Bové, dans les mondes associatif, artistique voire scientifique, le rassemblement n'est plus le même.

Nous sommes partis avec tous les ANTI-libéraux, j'ai la conviction que, de départs en arrivées, nous allons rassembler tous les PRO- quelque-chose. Et bientôt nous pourrons mettre un nom sur ce "quelque chose" !

Le consensus n'est pas l'unanimité. Il y a consensus lorsque la décision choisie est acceptée par tous, y compris par ceux qui ne sont pourtant pas d'accord avec cette décision. Ce qui s'est produit à la réunion de Montreuil autour de la candidature de José Bové était ce qui pouvait se rapprocher le plus d'un concensus. Les républicains, portant opposés à cette candidature, n'ont pas mis de véto. Sur un nom, obtenir un "meilleur consensus" semble illusoire.

Contrairement aux candidats de division (Buffet, Besancenot), la candidature de José Bové est toujours unitaire car :

  • des écologistes soutiennent José parce qu'ils sont écologistes

  • des communistes soutiennent José parce qu'ils sont communistes

  • des gens d'extême gauche soutiennent José parce qu'ils sont d'extrême gauche

  • des associatifs soutiennent José parce qu'ils sont associatifs

  • des artistes soutiennent José parce qu'ils sont artistes

  • des simples citoyens soutiennent José parce qu'ils sont simples citoyens

La force de José Bové n'est pas dans le score électoral qu'il fera(it) seul, mais dans sa capacité à additionner les scores du PCF, de la LCR et des Verts si ceux-ci ne se présentaient pas. Mais se limiter à additionner les seuls PCF, LCR et Verts serait une erreur. Nous devons additionner bien plus large, car il existe de nombreuses "causes orphelines" qui ne sont défendues par aucun parti.

Il y a deux types de causes orphelines. D'abord, les causes consensuelles : tout le monde est d'accord pour faire de l'écologie, de la démocratie participative ou du logiciel libre. Il n'y a pas de candidat "anti-écologie". Mais quand Sarkosy dit qu'il est "anti-OGM", faut-il le croire ? Rares sont ceux qui s'engagent vraiment dans ces causes consensuelles, parce que ce ne sont pas elles qui feront la différence dans les discours de deux candidats. Il y a un consensus pour en parler et pour ne rien faire.

Ensuite, les causes dont personne ne parle : par exemple l'enseignement de l'esperanto ou l'agression publicitaire. Aux déboulonneurs de panneaux publicitaires, le procureur a répondu qu'ils n'avaient qu'à former un parti et constater qu'ils étaient ultra- minoritaires ! (Voir l'article de Libé) Être minoritaire doit-il être synonyme d'aucun droit ? Les handicapés sont minoritaires, ils ont pourtant des droits, légitimes mais plus ou moins bien respectés.

José Bové, par son engagement profond dans certaines causes orphelines (OGM, malbouffe) peut être un candidat crédible sur ces causes. Elles pèsent peu électoralement ; mais assemblées bout à bout ou multipliées entre elles, cela peut peser lourd ! C'est pourquoi José Bové doit être le candidat des causes orphelines. Nous devons aller voir toutes les associations ou collectifs, du logiciel libre, des déboulonneurs de pub, de promotion de la culture régionale (bretonne, corse,...), de l'esperanto,... et enrichir notre programme de leurs propositions. Nous devons multiplier nos 125 propositions pour en faire plus de 1000 !