La main
Nous nous étions croisés lors du bal au laboratoire de robotique. Nous avions dansé et sur le plancher métallique, nos pied avaient tracé des hyperboles parfaites. Et puis, lorsque la musique s'était tue, nous nous étions regardés caméras dans les caméras. Des programmes s'activaient au coeur de nos processeurs, des vieilles choses remontaient d'un lointain passé, des choses que nous avaient apprises les êtres humains qui nous avaient créés avant de disparaître. Il y avait un mot pour cela, mon dictionnaire mit tout de même une fraction de seconde pour me le retrouver. Amour.
Je décidais de pousser plus loin et je lui demandais sa main. Elle accepta !
Nous avons quitté le bal pour nous promener dans la nuit, à l'orée des lumières de la fête. Comme un bateau qui navigue en mer à portée de vue du phare. On s'était encore raconté quelques histoires, de celles que se racontent les amoureux et qui, bien qu'insignifiantes, leur plaisent autant que celui qui la raconte. Du moins c'était ce que décrivait le manuel que j'avais extirpé de ma mémoire.
Puis elle dut partir et je restais dans la nuit, tenant dans ma main la main électronique qu'elle m'avait laissée, et me demandant le sens de cette coutume humaine. Étrange...
(texte écrit lors d'un atelier d'écriture à la librairie des orgues ; merci à tous !)