Tabagisme passif : intox ou intoxication ?
Profitons que j'aie depuis peu un diplôme de pharmacien pour répondre à de fausses rumeurs : l'OMS a refusé de publier une étude sur le tabagisme passif, étude qui semblerait montrer qu'il n'y a aucun danger... et tout de suite on crie à la désinformation...!
L'étude en question montre seulement que l'importance du tabagisme passif n'a pas d'influence sur le risque du cancer du poumon : que le conjoint fume un demi ou deux paquets par jour ne change rien. Mais ça ne veut pas dire que, s'il n'en fumait aucun, ça ne changerait rien ! On ne peut pas extrapoler : les phénomènes allergiques, par exemple, ne sont pas dose-dépendants mais de type "tout ou rien".
Par conséquent, la méthodologie de l'étude est bancale : si on veut prouver l'absence de danger du tabagisme passif, il aurait fallu prendre 2 groupes de patients, un groupe "fumeur passif" et un groupe "strictement non fumeur". Ce n'est pas le cas de cette étude.
De plus, il se trouve que le fumeur passif développe une forme de "résistance" au tabac, à condition qu'il respire suffisamment de fumée de manière régulière. En revanche, le risque du tabagisme passif est beaucoup plus important pour des "petits" fumeurs passifs, ou des fumeurs passifs "occasionnels" ou "temporaires".
Par ailleurs, l'étude porte en particulier sur l'enfant. S'intéresser au cancer du poumon chez l'enfant me semble "fumeux" (c'est le cas de le dire), et l'asthme aurait dû être pris en compte.
Enfin, rappelons que les méfaits du tabac ne se limitent pas au cancer du poumon, à la fois sur le plan sanitaire (BPCO, asthme pour les enfants,...) et en dehors (ça pue !).